Engagée sur deux épreuves pour ses premiers championnats de France Elite en Auvergne, Pauline Lett a fait mieux que participer, elle a conquis sa première sélection en équipe de France espoir pour le match international d’épreuves combinées à Sheffield dans deux semaines.

Après un encas samedi sur le 60m haies en individuel et une belle prestation à 8’’65, le dimanche a été le jour de la consécration. Elles étaient quatre pour deux places en équipe de France : Pauline Lett, Meryl M’Beng, la protégée du pôle France de Montpellier, Sandra Jacqmaire, internationale juniore l’an passée et meilleure performeuse des 4 cet hiver, et Gaël Lefoll internationale également et championne de France Juniore il y a deux saisons.

Fatiguée nerveusement et stressée par l’enjeu et la compétition notre pentathlète débute sa journée de manière poussive en réalisant 8’’81 sur 60m haies. Elle se place tout de même directement dans la course mais ne s’assure pas de marge de sécurité sur sa spécialité.

L’épreuve suivante n’est pas des moindres, c’est le saut en hauteur, la bête noire de la forbachoise en championnats, épreuve qui la mettait systématiquement hors course. Mais le travail paie toujours et ce fut ce dimanche pour Pauline. Propre techniquement, mise en confiance à chaque barre, elle fait jeu égale avec les spécialistes à 1m65 et ne perd que quelques points sur Gaël Lefoll qui s’arrêtera à la barre supérieure.

Au poids, les choses auraient du se passer en douceur mais le lancer est délicat après deux épreuves très dynamiques. Pauline qui a pourtant réalisé d’excellentes séances dans cette discipline ces derniers temps semble perdue et déstabilisée, surtout quand Sandra Jacqmaire pulvérise son record personnel en frôlant les 11m, tout comme Gaël Lefoll puis Meryl M’Beng à 10m02. La forbachoise sauve son concours crispé et crispant au deuxième essai avec 9m87.

Deuxième spécialité de Pauline et quatrième épreuve : le saut en longueur. Les quatres adversaires, tétanisées par l’enjeu manquent toutes leur premier essai, sautant sans convictions loin de la planche. Au deuxième essai, Meryl M’Beng prend une sérieuse option en retombant à 5m68, Jacqmaire se plante et Lefoll est à son meilleur niveau actuel, loin derrière. Pauline s’élance et se rapproche de la Montpelliéraine, 5m66. Aucune des trois concurrentes ne fera mieux lors de l’ultime tentative. Et Pauline, dernière à s’élancer sur la piste qui verra Teddy Tamgho battre le record du monde du triple saut quelques heures plus tard, évacue tous ses complexes et attaque la planche avec toute sa force et son envie. Instant de grâce, moment d’éternité... La petite puce retombe à 5m95 loin devant ses adversaires et à armes égales avec Blandine Maisonnier la future championne de France et l’une des meilleures européennes cette saison. Par cet éclair de génie, la forbachoise repousse tout le monde et la sélection est d’ores et déjà acquise. Ce n’est pas le 800m ravageur de Meryl M’Beng qui l’empêchera d’obtenir une place de finaliste pour une première participation à ce niveau de compétition, de deuxième espoire, un nouveau record personnel sur le pentathlon à 3705 et le maillot bleu blanc et rouge tant convoité dans deux semaines en Angleterre.