Vendredi soir, stade Montjuic, à Barcelone. Un énorme frisson parcourt les gradins du stade olympique, suivi d’une explosion de joie en bleu-blanc-rouge. A la fin, d’un 200 m mal commencé, Christophe Lemaître devient champion d’Europe dans un dernier rush. «  Je n’y croyais plus. A la sortie du virage son retard semblait trop important. Quel finish ! », s’enthousiasme Bruno Choffart, vice-président de l’USF athlétisme. Après celle du 100 m, cette deuxième médaille d’or ravit les Français, nombreux pour ces championnats, dont une délégation de Forbachois venus assister pendant trois jours à la compétition.

Une initiative qui revient à l’USF athlétisme. «  Ce séjour est une forme de récompense pour les bénévoles qui s’investissent tout au long de l’année au sein du club », indique Pascal Schuler. «  Nous en profitons également pour y convier certains de nos sponsors et d’autres partenaires qui nous aident directement ou indirectement à l’organisation du meeting de Forbach », poursuit le président de l’USF athlétisme. Ainsi, l’an dernier, une vingtaine de mordus d’athlétisme avaient assisté aux championnats du monde à Berlin. «  C’est clair que la proximité géographique de ces deux villes nous a permis d’organiser ce voyage, car cela représente un coût peu élevé. Mais ce n’est pas forcément quelque chose que nous reconduirons tous les ans. »

Au niveau spectacle, les Forbachois ont profité à plein de la razzia tricolore lors de ces championnats. «  Suivre en direct ces épreuves, c’est déjà très prenant, mais en plus on a la chance de voir les Français gagner. C’est exceptionnel », témoigne l’un d’eux. Installés à proximité du podium, les Forbachois n’ont rien perdu de la remise des récompenses. Et ont pu entonner la Marseillaise en chœur avec les médaillés d’or, comme Lemaître, Barras, Diniz, et partagés la joie ou la déception de ceux qui sont montés sur le podium comme Tamgho ou Mbanjock, Mang, Soumaré.

Des sportifs qu’ils ont pu approcher de près, le jeudi soir, ainsi que d’anciennes vedettes comme Stéphane Diagana ou Marie-Josée Pérec. La Fédération française d’athlétisme avait en effet installé ses quartiers à la maison Battlo, un bâtiment conçu par le fameux architecte barcelonais Gaudi, durant la compétition. Une réception, en présence du président de la FFA, Bernard Absalem, et du directeur technique national, Ghani Yalouz, a permis de constater qu’un vent de fraîcheur et un esprit de gagne habitaient l’équipe de bleus.

Des bleus qui, pour les inconditionnels du meeting d’athlétisme de Forbach, ne sont pas des anonymes, malgré leur jeune âge. «  Aujourd’hui, notre manifestation est le point de départ de la saison estivale de nombreux compétiteurs », assure Pascal Schuler. «  Une bonne partie des athlètes présents à Barcelone sont donc passés par le Schlossberg. » Ce qui n’est pas le cas du nouveau roi du sprint européen qui n’a pas fait le déplacement cette année, à cause du bac… mais l’année d’avant. Ce parfait inconnu du grand public y avait réalisé un temps de 10’03 sur la piste. «  Cela prouve le sérieux et la réputation de notre meeting. »

Lors du rendez-vous de 2010, Forbach a ainsi invité de grands noms, comme Mesnil, Pognon, Niaré et encore Montebrun. Les Forbachois avaient aussi pu découvrir Lavillenie, devenu champion d’Europe à la perche. Comme quoi, de Forbach à Barcelone, il n’y a qu’un pas.

Barcelone étant Barcelone, les voyageurs ne se sont pas contentés du stade olympique. Logés en centre-ville, ils ont pu savourer l’atmosphère cosmopolite et fêtarde de la capitale catalane. Par petits groupes, ils ont visité la sagrada familia, le port, la cathédrale, les parcs de la ville, ces enfilades de ruelles, les ramblas.