Marie-Ange Rimlinger (US Forbach) ne s’exprime que sur la piste
Discrète, peu bavarde, la sprinteuse forbachoise Marie-Ange Rimlinger ne sort du lot que sur la piste. C’est sur le tartan, où la junior est flashée à 11’’65 au 100 m, qu’elle s’exprime le mieux. Rencontre avec la pépite de Moselle Est.

Elle n’a que 18 ans et court à 36,37 km/h. Marie-Ange Rimlinger est la n°1 française du 60 m et du 200 m en salle et pointe dans le Top 10 français toutes catégories sur 100 m. Pourtant, elle n’est pas encore au top. Son entraîneur Anthony Ibanez connaît sa marge de progression. « Elle va vite mais elle ne sait pas encore courir parfaitement. Son départ n’est pas encore assez propre. Ange est irrégulière dans les starts. Par contre, elle est très forte dans la capacité de maintenir sa vitesse. Elle rattrape souvent ses concurrentes sur la fin. »

Vendredi 21 juin, au meeting d’Amnéville, elle sortait des épreuves du Bac et est venue s’imposer en 11’’74 devant des filles deux à trois ans plus âgées qu’elle, dont la Messine Ombretta Minkue, candidate à une place dans le relais français.

L’objectif de Rimlinger cette année : le titre sur 100 m aux championnats de France à Angers le 5 juillet et une finale européenne cet été chez les juniors. « Elle n’a pas trop le choix que d’entrer en finale », se permet son coach. « Si elle réussit, la Fédération l’aidera financièrement à intégrer le pôle France à Paris l’an prochain. Sinon, c’est pour son porte-monnaie. » À la rentrée, Marie-Ange Rimlinger sera toujours licenciée à Forbach mais elle ne sera plus entraînée par Ibanez. C’est à Paris, où elle suivra des études de sciences et techniques des activités physiques et sportives, qu’elle poursuivra sa formation sur la piste. Son futur mentor sera Alex Ménal, un ancien international, spécialiste du sprint, champion de France en salle sur 60 m en 1998. À Paris, Rimlinger s’entraînera avec Déborah Sananes, la n°2 française sur 400 m, et Carole Zahi, la n°1 française sur 100 m.
Adoptée à l’âge de 5 ans

« Elle a hésité avec l’Université de Nancy pour ses études mais on préfère qu’elle aille à Paris. J’arrêterai de l’entraîner car je ne veux plus coacher quelqu’un qui est loin. C’est faire du bricolage. Je l’ai vu cette année avec Baptiste Christophe. Il est en BTS à Nancy pour devenir paysagiste. C’est le première et le dernier athlète que je guide à distance. On a du mal à faire du bon travail. »

Rimlinger est prête à couper le cordon. Pourtant, Ibanez vient seulement de briser la glace qui les séparait. Le technicien forbachois vient seulement d’apprivoiser l’oiseau rare Rimlinger. « Elle sort peu du lot. Dans un groupe, on ne la remarque pas. À part sur la piste bien sûr où elle est un véritable boulet de canon. Mais dans la vie, elle discrète et peu bavarde. Ange se confie seulement depuis que je la véhicule de l’entraînement à chez elle. Avant, elle était très pudique. »

Épanouie, c’est volontiers qu’elle confiait à la buvette d’Amnéville vendredi dernier, qu’elle était arrivée en France à l’âge de cinq ans. « J’ai été adoptée avec ma sœur. Quand nos parents sont venus au Togo pour faire notre connaissance, ils me racontent que je courrais partout. »