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Julien Choffart est un perfectionniste. Pas du genre à glisser un compliment pour faire plaisir ou à éluder une mauvaise performance pour en mettre une meilleure en lumière. Ses athlètes le savent. Et, ce dimanche, Pauline Lett (A2M) se doutait bien que l’homme qui l’entraîne au côté de Quentin Labourel n’allait pas se contenter d’évoquer cette rentrée brillante (8” 37) sur 60 m haies.
La Messine, contrainte de mettre le pied sur le frein la saison dernière à cause d’une aponévrose, s’est offert une belle tranche de plaisir sur ces championnats de Moselle en salle. Sur les haies, sa discipline fétiche, Lett a même transformé sa rentrée en temps référence, avec un premier chrono en 2019 à seulement six centièmes de son record personnel. « C’est une rentrée correcte », concède Choffart. « Sur 60 m haies, c’est un bon temps mais comme elle se retrouve deux dixièmes derrière son record personnel sur 60 plat, je me dis que ça devrait aller encore plus vite quand elle aura réglé ça. »
Exigeant, le coach d’A2M tient aussi à resituer le contexte de cette reprise plutôt intéressante : « Pauline se ressent encore de sa blessure, un peu, et il va lui falloir du temps. Elle m’a dit qu’elle était aussi stressée qu’avant une finale de championnat de France élite. Il faut qu’elle retrouve le rythme et la voir frustrée à la fin de cette journée me fait penser qu’on est dans la bonne direction. »
Dans un calendrier hivernal ultra-dense, Choffart et Labourel ne comptent pas pour autant crâmer leur athlète : « L’objectif, c’est le 100 m haies, cet été. Avec les temps qu’on a à l’entraînement et les données qu’on récolte, ça pourrait faire très mal… »
Derrière Lett, ou plutôt devant sur 60 m, la jeune promesse forbachoise Marie-Ange Rimlinger n’a pas attendu de se frotter à une concurrence plus relevée pour montrer ses nouvelles très belles dispositions. La junior première année, qui a rajouté un entraînement par semaine dans son calendrier, a envoyé un message très clair à ses adversaires pour les championnats de France jeunes. Flashée en 7”49, Rimlinger a été plus rapide que tout le monde et s’est offert un nouveau record personnel, meilleure performance de l’hiver de sa catégorie en prime.
« C’est un super chrono, mais pas une super course », sourit Anthony Ibanez, son entraîneur. « Elle met dix centièmes à son record mais elle peut améliorer encore beaucoup de choses, comme son départ. En tout cas, ça confirme tous les efforts faits à l’entraînement depuis le début de l’hiver et j’ai hâte de la voir se confronter aux meilleures, car c’est plus une sprinteuse de duel que de chrono. »
Enfin, Baptiste Christophe, médaillé de bronze sur 400 m haies aux Mondiaux cadets en 2017, avait fait le déplacement pour une séance d’entraînement améliorée : sur 60 m haies, d’abord, puis sur 200 m. Pour lui comme pour les autres, le meilleur est encore à venir.
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