Fausse route

Cela fait bien longtemps que les vainqueurs trônent sur le podium. Il le sait. Il en souffre. Question d’amour-propre, de fierté : « Je viens juste de débuter le cross. C’était ma première course. Je pensais faire mieux. » Parti trop vite. Trop tôt. Et surtout, son « GPS » a capoté : « Je me suis trompé dans un virage. J’ai pris le mauvais chemin. Impossible de rattraper le peloton. »

Dernier, isolé, Sofiane se savait condamné à un douloureux effort solitaire. Il aurait pu lever le pied. Filer à l’anglaise et s’épargner cette dernière ligne droite anonyme et peu glorieuse : « Non, hors de question. Je voulais aller au bout, me battre contre le chrono. » Didier Someil, son coach, apprécie le discours. Et confie, en aparté : « Sofiane a de bonnes prédispositions, il s’entraîne dur, très dur. Aujourd’hui, il a appris quelque chose. » Une déroute instructive, en somme.